Suite au rapport de la CIASE : message de Mgr Le Gall
Chers frères et sœurs,
Nous sommes sous le choc de la présentation, ce jour, du Rapport de la CIASE.
Nous avons du mal à réaliser l’ampleur du mal fait à de très nombreuses victimes par un nombre, lui aussi important, de nos frères.
Nous devons saluer, malgré le saisissement qui est le nôtre,
l’impressionnant travail fait par la Commission que nous avions mandatée, nous les évêques, en lien avec la Conférence des Supérieurs majeurs de notre pays pour prendre la mesure des abus de pouvoir et de conscience, ainsi que des violences sexuelles commises au sein de l’Église.
Me revient sans cesse à l’esprit la parole de Jésus dans l’Évangile :
« Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour l’un de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui
qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer » (Mc 9, 42).
Notre pensée et notre cœur se tournent vers toutes ces victimes, tous ces « petits » abusés, trahis dans leur confiance spontanée, salis et abîmés par des ministres dont la mission est d’annoncer l’Amour d’un Dieu qui s’est pleinement livré à nous, pour nous apprendre à nous donner.
Même si ce Rapport est accablant, il nous faut remercier la Commission et revenir sur les constats qu’elle présente après des enquêtes minutieuses.
Nous devons reconnaître, les évêques les premiers, les graves manquements à notre devoir de vigilance, d’écoute et de compassion auprès de ces jeunes personnes traumatisées
qui n’avaient pas d’oreilles pour écouter ce qu’il leur était si difficile à exprimer.
La honte et la stupeur nous accablent de n’avoir pas su protéger des personnes vulnérables, des enfants et des jeunes, dont la confiance a été trahie.
Je leur en demandons personnellement pardon et je veux continuer à prendre les mesures nécessaires pour que ces victimes, autant qu’il est possible, puissent retrouver leur pleine dignité de personnes ouvertes à l’amour vrai.
« La vérité vous rendra libres », dit Jésus en saint Jean.
Nous voici à cette heure amère et douloureuse, qui est aussi salutaire.
Humblement et résolument, en reprenant les recommandations de la CIASE, nous allons travailler ensemble à reconstruire et à édifier, dans tous les sens du mot, l’Église défigurée par les siens, au cœur même de son mystère de tendresse.
Prions avec ferveur pour les victimes
et confions nous tous à la miséricorde du Sauveur : « Il nous aime ! » (Ap 1, 5).
+ fr. Robert Le Gall
Archevêque de Toulouse