le billet de la semaine de Mgr Guy de Kerimel
La conversion est un appel de Dieu adressé au cœur de chacun, mais elle a aussi une dimension communautaire. En effet, la communauté chrétienne elle-même est appelée à écouter ce que l’Esprit Saint dit aux Églises et à quitter ses routines ou ses mauvaises habitudes pour revenir à l’Évangile. C’est aussi toute l’humanité qui doit chercher les voies pour progresser dans la justice, la paix, la fraternité.
Le pape Saint Jean-Paul II évoquait les structures de péché présentes dans les sociétés humaines : ces structures, pour être supprimées, demandent une conversion de l’ensemble de la société, à travers la promulgation de lois justes et un travail pour changer les mentalités à travers les médias et la culture.
Les diverses crises que traversent notre monde depuis la crise financière de 2008 sont autant de signes des temps pour une conversion communautaire. Par exemple, la crise sanitaire a obligé la grande majorité de la population mondiale à changer ses comportements pour réduire la propagation du virus. Autre exemple : en Église, nous nous sommes aperçus que la pédocriminalité appelait à s’attaquer aux causes structurelles, et à travailler communautairement la prévention pour arriver à une tolérance zéro.
Dans l’encyclique « Laudato si », le pape François évoque la conversion communautaire indispensable pour un changement durable. Enfin la démarche synodale dans laquelle il a fait entrer l’Église, depuis l’automne dernier, est un processus qui ne peut pas ne pas produire une conversion communautaire pour une Église plus adaptée à la mission en notre temps.
Manifestement, l’Esprit Saint nous conduit dans cette direction !
+ Guy de Kerimel
Archevêque de Toulouse