Noël ou le salut de notre planète à la portée d’un enfant.

Publié le par Ensemble paroissial Pibrac et Brax

Joyeux Noël à tous !

Joyeux Noël à tous !

Plus que jamais les citoyens du monde œuvrent au chevet de la terre qui s’épuise et de la vie qui souffre. Dans sa course en avant effrénée, l’histoire contemporaine a tout simplement occulté l’expérience des populations qui vivaient exclusivement des ressources de la nature et qui savaient préserver son avenir. Le mot d’ordre, aujourd’hui, est au « salut » de la maison commune, rien de moins. « Sauvegarde » aurait fait moins prétentieux ! A grand renfort de colloques, de G20, de G15 et de G5, les rapports s’accumulent et les recommandations s’empilent. Experts, économistes, prévisionnistes rivalisent de préconisations pour offrir une vie digne et décente aux presque 8 milliards d’habitants de la terre. En vain ! Le combat est perdu d’avance. Tout au plus, l’échéance fatale sera retardée mais un jour le bateau coulera inexorablement. Les jeunes générations en sont conscientes qui traînent leur désarroi entre attente passive, actions prophétiques et colère sporadique.

 

Depuis trois millénaires, c’est-à-dire hier dans l’échelle du temps, il en va ainsi. Babylone raconte le déluge de Gilgamesh et construit les Ziggourats, l’Egypte élève ses pyramides, la Grèce ordonne la cité à l’idéal de ses sagesses, Rome perce l’Empire de ses voies pavées gardées par ses légions et administre. Le temps et l’espace sont ainsi maîtrisés.

Et voilà que quelques illuminés, rôdant du côté du Jourdain, prétendent que Dieu va s’occuper de notre salut et pour ce faire Il va confier cette tâche réservée aux puissants à un enfant, fruit de son désir. Un enfant endormi dans un couffin de chiffons, comble de la fragilité, de la faiblesse, de l’innocence. Un petit sans parole, sans calcul, sans appuis des grands de ce monde, sans adresse reconnue. Un sourire, quelques balbutiements. Puis, deux mots, les premiers appris : papa pour dire Dieu ; maman pour dire l’humanité éclairant les yeux de sa mère, Marie.

Les malades, les éclopés, les laissés pour compte, ceux qui croient aux chimères, ceux ne connaissent rien à l’économie ou aux armes, qui ne comprennent rien aux statistiques et aux courbes de pourcentages se mettent à espérer. A espérer quoi ? Un salut, une vraie libération, la fin de toute oppression.

 « Vous appelez ça un salut ? » ricane Hérode, le ministre de Rome. Comment Dieu peut-il à ce point se moquer de sa création et surtout de celui qu’Il a voulu à son image pour lui envoyer un enfant comme sauveur ? Décidemment, ce Dieu invisible et sans nom n’est pas à la hauteur ! Aurait-il inventé cette histoire à dormir debout pour nous faire oublier que le bateau coulait ?

Et pourtant cet enfant va « sauver » à la fois la fête elle-même de Noël et le monde tout entier.

Le dédain des grands qui ne croient plus aux contes de fées, les sarcasmes des gens sérieux et compétents, n’ont pas réussi à éteindre l’étoile. Noël est la fête religieuse qui résiste le mieux même si elle est engloutie sous un déluge de fêtes, de bouffe et de cadeaux. Il y a longtemps qu’elle aurait dû revenir à son origine païenne, le solstice d’hiver. Mais c’est bien l’enfant qui, jusqu’à aujourd’hui, a « sauvé » Noël avec ce qu’il réveille de merveilleux, d’ingénu, de ravissement, de nouveauté. Car à Noël, c’est le tout-petit qui remonte du tréfonds de tout homme et de toute femme y compris les plus sérieux, les plus affairés, les plus conscients de leur rôle salvifique et de leur place indispensable au secours de la mère-planète.  

Noël est le sourire du calendrier mais la nouvelle de cette naissance n’est pas une plaisanterie !

Car ce bébé enchanteur, cet enfant du bonheur de Dieu dont les yeux illuminent la nuit de Bethléem, ce nourrisson accroché au sein de Marie ne vient pas seul. Il est accompagné de ses frères de malheur, ceux que l’on a appelés gentiment les « saints innocents ». La cohorte apeurée et tremblante de ceux qui paient leur part de vie à la face sombre et cachée  de l’humanité, celle qui broie ses fils et ses filles sans pitié et sans regret depuis l’aube des temps. L’émerveillement de cet accouchement espéré depuis des siècles n’efface pas par magie le cri d’effroi des mamans dont on égorge l’enfant ni l’obscénité des viols des petites filles livrées aux mains des vainqueurs criminels.

Non, ce n’est pas une plaisanterie. Dieu n’est pas le suprême hypnotiseur qui endort la douleur. Cet enfant n’aura que trente ans pour s’attaquer aux forces du mal avec le sourire du Père prodigue qui tend les bras au fils pardonné, avec aussi le râle du condamné suspendu  au gibet de la croix qui a tout donné y compris son Esprit. Il n’aura que trente ans pour nous dire et pour nous montrer que le salut n’est pas dans la planification du bonheur à l’échelle mondiale mais dans l’amour partagé, même et surtout dans le naufrage et la désolation.

Faire appel à un enfant pour sauver le monde n’était pas une idée farfelue car cet enfant là n’était en rien complice du mal, il était simplement le frère des malheureux et le compagnon des pauvres, des absents des écrans.

Cet amour là ne se planifie pas, ne se comptabilise pas, ne se programme pas ; il se vit avant, pendant et après à l’échelle de l’éternité ; dans la main caressée du mourant qui s’en va, dans le regard échangé du couple qui s’est  compris, dans les yeux d’un enfant qui se blottit dans les bras de sa maman …

Mais combien, dans cette obsession de la fête, de la neige, des cadeaux, des repas, se souviennent encore que Noël est le salut et que le salut est cet enfant nommé Jésus?

Avec Lui, que chacun de vous ami(e) lecteur ou lectrice puisse vivre un vrai Noël !

 

Jean C.

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